Inauguration du monument de Maurice Barrès, à Charmes

Le 2 novembre 1952

Jérôme THARAUD

DISCOURS

DE

M. Jérôme THARAUD[1]
de l’Académie française

Lu à Charmes le 2 novembre 1952

 

Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,

Nul endroit au monde ne pouvait mieux convenir, pour élever un monument à Barrès, que cette place où nous sommes, à deux pas de la maison où il est né. N’était-ce pas une de ses pensées les plus chères, et sur laquelle il est revenu bien souvent que, dans son œuvre d’artiste et de poète, il n’avait fait qu’exécuter la musique qui reposait au cœur de ses parents et dans l’horizon où, dès avant sa naissance, il avait respiré ?

Longtemps, dans sa jeunesse, il avait erré sur les chemins du monde, il s’était enivré de l’Orient, de l’Italie et de l’Espagne ; mais avec l’âge il s’était détaché de ces beautés étrangères, pour se persuader tous les jours davantage que « les tentes dressées chaque soir par les nomades dans un pays nouveau n’avaient pas la solidité, ni la profonde douceur des maisons héréditaires »…

Merci, Monsieur le Maire, de m’avoir invité à célébrer en ce jour mon maître et mon ami.

Pour vous parler de lui, je n’ai qu’à me laisser porter par le flot des souvenirs qui remontent en foule à ma mémoire et à mon cœur.

Permettez-moi de vous dire que je me considère un peu comme un de vos administrés : je suis venu à Charmes si souvent travailler avec Barrès. Je dis moi, je devrais dire nous, car mon frère et moi étions interchangeables et il nous tenait tout deux en égale affection.

La première fois où j’arrivai à Charmes (c’était je pense en 1905), Barrès était venu m’attendre à la gare. Nous traversâmes ensemble votre pont pour nous rendre à la maison qu’il habitait alors, la vieille maison, comme il l’appelait, la maison de ses parents, la maison de son enfance, de ses premiers souvenirs.

Dès le lendemain, il m’emmena dans un champ planté de mirabelliers qui s’étendait, qui s’étend toujours, je crois, derrière la maison. La matinée était superbe. Aujourd’hui, quand je songe à cette promenade perdue dans la nuit des temps, je me dis que Barrès, dont toutes les actions étaient si réfléchies, avait peut-être voulu m’initier ce matin-là au charme de l’automne dans votre pays, en me montrant par ce jour éblouissant de lumière, les arbres chargés de leurs fruits murissants et dorés… Mais sans doute n’est-ce là qu’un caprice, une illusion charmante !...

Un des traits les plus frappants du caractère de Barrès, c’était son goût de la monotonie dans l’ordinaire des jours. « Je n’aime pas ce qui bouge », disait-il. Il ne détestait rien autant que l’imprévu, la nouveauté, tout ce qui pouvait le distraire de ses longues, de ses lentes, de ses patientes rêveries. Que de fois il m’a dit : « Je suis quelqu’un d’inamusable. » Avec lui, on faisait toujours les mêmes promenades. Cette année-là, tous les après-midi, entre trois et cinq heures, « pour nous aérer », disait-il, il nous fit conduire à Chamagne, le village de Claude Gelée. On eût dit qu’il était envoûté par ce lieu. Et il y avait bien de cela ! En ce temps il ne songeait ni aux Baillard, ni à la colline inspirée. Son imagination tournait autour d’un tout autre sujet.

Est-ce à vous, Mesdames et Messieurs, qu’il faut le rappeler ? Pour tous les cœurs lorrains ç’avait été un grand déchirement quand votre dernier duc quitta Nancy pour épouser Marie-Thérèse. Beaucoup de familles suivirent leur chef héréditaire dans un exil éblouissant pour lui, mais bien triste pour elles. Cette tristesse, ce désespoir, Barrès aurait voulu l’exprimer dans le cœur d’un enfant privé de son ombre, c’est-à-dire de sa patrie. Et cet enfant, il se le représentait sous les traits de Claude Gelée, le petit berger de Chamagne, qui, en exil à Rome, gardait la nostalgie du pays de son enfance, comme on le devine aisément dans certains de ses tableaux où l’on voit des ciels tendres, gonflés de pluie, pareils à ceux qui passent chez vous, en septembre au-dessus des prairies… Et voilà pourquoi Barrès et moi, nous allions chaque après-midi, en ce lointain mois de septembre, nous promener à Chamagne. Il allait se charger là-bas des émotions qui naissaient inépuisablement pour lui, de ce bel endroit où il entendait les voix enchanteresses de la terre et du ciel.

Aussi, quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’à deux ou trois ans de là, à peine étais-je descendu du train où il était venu m’attendre, comme il faisait toujours, de l’entendre me parler des Baillard ! Des prairies de Chamagne, sa rêverie s’était transportée sur la colline de Sion-Vaudémont.

Tout le monde, à Charmes, la connaissait plus ou moins l’histoire de ces trois prêtres qui, au milieu du siècle dernier avaient fondé sur la colline le petit couvent qu’on y voyait encore, et qui finalement avaient été frappés d’interdiction par l’évêque de Nancy.

Le curé de Porcieux, l’abbé Pierrefitte, « mon savant ami » comme l’appelait toujours Barrès qui le tenait en grande estime comme un type spécifiquement lorrain, et pour sa grande érudition locale, lui en avait souvent parlé, mais sans émouvoir sa sensibilité, ni éveiller grand écho dans son imagination. Il y avait à cela bien des raisons. Barrès qui apparait à des lecteurs médiocrement informés comme l’écrivain de terroir par excellence, n’avait aucun goût pour tout ce qui, de près ou de loin, rappelait ce qu’on est convenu d’appeler la littérature régionaliste ; et puis il était rebuté par ce qu’il y avait de grossier et d’impur dans l’aventure des trois prêtres ; et l’idée qu’ils pourraient peut-être lui servir à exprimer la profonde poésie de la Colline fut longue à lui venir. Deux ou trois étés passèrent pendant lesquels, parfois, il nous arrivait de parler de ces personnages singuliers chez qui les préoccupations mystiques se mêlaient bizarrement aux soucis les plus plats, aux affaires et à l’argent. Peu à peu ils devenaient les compagnons de nos promenades, comme les grands peupliers qui ombrageaient le chemin que nous prenions pour monter sur la colline, et que nous devions voir abattre un jour, non sans mélancolie.

C’était une idée chère à Barrès, et qui revenait souvent dans sa conversation qu’il ne faisait pas les choses, que les choses se faisaient en lui. Dans le travail mystérieux de création poétique qui s’accomplissait ainsi à son insu au plus profond de lui-même, les Baillard s’intégraient lentement à la colline, comme des peupliers, le petit bois de chênes qui la couronne, la table d’orientation, les dentellières de Vaudémont, les ruines du château. Mais ils ne cessaient pas pour cela de lui apparaître des individus vulgaires et baroques qui ne méritaient pas qu’on s’intéressât autrement à eux. Et si d’aventure je me hasardais à lui dire qu’à mon goût leur sombre destinée offrait un thème magnifique à son imagination, il semblait peu disposé à le croire bien que, tout au fond de lui-même, j’imagine qu’il commençait de le penser aussi…

Il en était là quand, un jour d’entre les jours, il reçut la visite d’un jeune Nancéen qui venait lui demander à quelle étude d’histoire locale il pourrait s’appliquer. Barrès lui donna le thème des Baillard. L’année suivante, nous vîmes revenir le jeune érudit qui avait très consciencieusement exploré les archives de l’évêché de Nancy et rassemblé tout ce qui se rapportait aux trois frères. C’était encore assez peu, tout de même beaucoup plus que les renseignements vagues et décousus fournis par le cher abbé Pierrefitte, le savant curé de Porcieux.

Mais comment prendre le sujet ? Barrès ne le savait pas lui-même. Ce qu’il savait bien par exemple, c’est qu’il ne voulait recommencer ni « le curé de Tours » de Balzac, ni « l’Abbé Tigrane » de Ferdinand Fabre, ni « Là-bas » de Huysmans. Mais il n’avait encore que l’idée la plus confuse de la poésie païenne et mystique dont il devait un jour envelopper la Colline. Et si par hasard, dans nos causeries revenait le nom des Baillard, (« vos Baillard », disait-il gentiment) — il continuait de me répondre par un de ses « heu ! heu ! » prolongés qui lui étaient familiers, et par lequel il montrait, sur ceci ou sur cela, une incertitude dégoûtée.

Or, d’été en été, ce « heu ! heu ! » devint moins assuré, puis disparut tout à fait. Un lent, un sourd travail s’était fait dans son esprit : il avait fini par vois comment, de cette trouble histoire qui l’avait si longtemps rebuté, il pourrait faire jaillir sa musique, et donner une voix aux sentiments païens mystiques qui, en ce temps-là du moins, étaient si profondément les siens. Un jour de septembre où j’arrivais à Charmes, avant même que nous fussions sortis de la gare où il était venu m’attendre, il me dit d’un ton joyeux qui ne lui était pas habituel : « Décidément je me suis mis à nos Bailard ; nous allons y travailler. » À partir de ce jour, Sion remplaça Chamagne et devint le but de toutes nos promenades de l’après-midi, comme un amour s’efface pour faire place à un autre. Une sorte de Roi Lear, un Léopold délirant s’était substitué à l’enfant des prairies.

Avouerai-je que je regrettai alors, que je regrette un peu toujours l’histoire du charmant petit berger ?... Et Barrès lui aussi, tournait quelquefois la tête vers son petit héros abandonné. Non sans inquiétude, il se demandait si en faisant de Léopold le porte-parole des forces souterraines, une sorte de médium de l’Esprit de la terre, la vois de toutes les passions qui ont agité la colline, il n’allait pas étonner, scandaliser peut-être ?...

C’est cette inquiétude qu’il a voulu apaiser à la dernière page de son livre dans le dialogue de la Chapelle et de la Prairie. Vous vous rappelez cette page admirable, la plus belle, je crois, que Barrès ait écrite : « Qu’est-ce qu’un enthousiasme qui demeure une fantaisie personnelle, qu’est-ce qu’un ordre qu’aucun enthousiasme ne vient plus animer ?... »

Dix ans peut-être, après le jour où Barrès m’avait annoncé, dans la gare de Charmes, qu’il avait commencé « nos Baillard », il nous envoyait, à mon frère et à moi, une édition de luxe de La Colline Inspirée avec ces mots :

« Mes chers Tharaud,

Rien de nouveau à Sion depuis nos innombrables visites dont ce livre est sorti, sinon peut-être cette dédicace de l’exemplaire que j’ai déposé dans le Trésor de la Vierge, et que je recopie pour vous :

« Aujourd’hui, jour où nous fêtons la réunion victorieuse et définitive des deux Lorraine de 1871, je dépose ce livre dans le Trésor de Notre-Dame de Sion, pour reconnaître le plaisir qu’à toutes les époques de ma vie, j’ai trouvé sur la Sainte Colline,

Comme hommage de notre piété filiale envers la haute protectrice immémoriale de notre petite nation ;

Et dans le désir trop humain de lier ce qui doit périr à ce qui ne périra jamais. »

Qu’ajouter à ces lignes émouvantes et tendres, sinon un silence pareil à celui de la Colline lorsqu’après les furieuses bourrasques de l’automne et de l’hiver, elle émerge, lumineuse, dans la clarté du matin ?...

Depuis quelque temps déjà, Barrès n’habitait plus la « vieille » maison où il m’avait conduit le premier jour de mon arrivée dans votre ville. Pendant tout un mois de septembre nous avions parcouru vos environs pour y découvrir une propriété à son goût. Nous n’avions rien trouvé, et pour cause. Une seule maison lui plaisait : la maison de ses grands-parents, où il avait joué enfant, où il avait des souvenirs et dont il finit par se rendre acquéreur dès que cela fut possible. C’est la maison du faubourg, sur la route d’Epinal, que je n’ai pas besoin de vous décrire et que vous avez tous en ce moment devant les yeux. Il y fit transporter de belles boiseries, mais surtout il changea la disposition du jardin. D’un vieux petit jardin sans style aux allées entortillées, il fit, sur les conseils d’un célèbre paysagiste, un jardin à la française où les yeux se reposaient en paix sur des lignes droites et pures et des parterres d’une charmante harmonie. La création de ce jardin fut pour lui un enchantement. Et c’était aussi un symbole : une façon d’affirmer que, sans renoncer à ses admirations pour les grands maîtres du romantisme, il reconnaissait la primauté du bel ordre classique.

L’automne fini, Barrès rentrait à Paris, non sans regret. Il n’aimait pas la vie de Paris qui, bien qu’il y fut très recherché pour son esprit éblouissant, détruisait sa solitude. Les réceptions, les soirées l’ennuyaient ; il en revenait ordinairement insatisfait avec l’impression d’avoir perdu son temps. Sa profonde nostalgie l’entraînait toujours par ici vers la campagne lorraine. Cette campagne exerçait sur lui une force d’envoûtement. Entre elle et lui c’était un continuel échange : il l’enrichissait de ses rêves, et les grands horizons silencieux faisaient naître en lui des pensées. Que de fois, dans nos promenades, j’ai cru surprendre comment une certaine nature, une certaine qualité du ciel, un certain mouvement des eaux, un certain éclat des prairies peut agir sur un esprit et le disposer à croire qu’il peut entendre des voix !...

On dit souvent que le chef-d’œuvre de Barrès ç’avait été sa vie ? C’est bien aussi mon sentiment. Et dans cette vie ce qui me semble le plus admirable c’est qu’au milieu de préoccupations littéraires qui ne le quittaient ni jour ni nuit (il avait toujours en dormant un crayon à portée de sa main) il n’a jamais perdu de vue le bien public, et qu’il avait une mission. Personne ne fut plus que lui, comme on dit aujourd’hui, un écrivain engagé, un combattant dans la mêlée.

À Charmes, à Chamagne, à Sion, il interrogeait les étoiles. À Paris, il était pris par d’autres soucis plus pressants. Devant la grande table de hêtre où je me suis assis tant de matinées devant lui, il préparait ses interventions à la Chambre, il faisait ses plans pour la défense de l’esprit et de nos traditions les plus hautes. Ces matins là, mon frère ou moi, quelquefois tous les deux nous étions son premier public, ses premiers confidents, ses premiers témoins, et, s’il en était besoin, les garants de sa sincérité.

Après quelle ardeur, vous vous en souvenez, au temps des Inventaires et de la loi de Séparation, il se porta au secours des petites églises de village menacées de destruction, et non pas comme eût pu faire Chateaubriand à cause de la beauté (elles en étaient souvent bien dépourvues, les pauvres !) mais au nom des pensées vénérables qui s’assemblaient depuis des siècles autour de leur clocher, et d’une conception de la vie intérieure qu’il fallait sauver à tout prix !

Avec le même enthousiasme passionné, il alerta le Parlement et l’opinion sur la situation pitoyable fait à nos laboratoires faute de ressources suffisantes. Églises, laboratoires, les deux choses ne faisaient qu’un dans sa pensée : il s’agissait de défendre de hautes activités spirituelles également fécondes et désintéressées.

Personne n’était plus discret que lui sur ses sentiments intimes. Ni à moi ni à mon frère il ne fit de confidences sur le travail secret qui se faisait au fond de lui-même, et naturellement nous nous gardions de l’interroger là-dessus. Un jour nous l’avons vu rabrouer vertement un journaliste auquel il avait déclaré qu’il était du Christ, et qui insistait pour en savoir davantage. Mais il ne nous était pas difficile de deviner à certains signes, que, de jour en jour, il sentait remonter du fond de son être des façons de sentir qu’il croyait avoir définitivement oubliées et laissées derrière lui. Impression confirmée par la lecture de ses Mémoires où dans une note écrite en ce temps-là, répondant peut-être intérieurement à Jaurès qui le pressait de déclarer s’il était croyant ou non, il se demande avec sa clairvoyance ordinaire : « Suis-je athée, suis-je croyant ? Voilà de grands problèmes que j’ai mal médités, que je n’ai pas jugés, tranchés ; mais si j’ai un mouvement de vénération, et si j’avais une crise religieuse, ce qu’on appelle un mouvement de la grâce, je voudrais qu’il soit catholique. »

Aussi fut-il rempli d’amertume quand de jeunes écrivains catholiques lui reprochèrent de les abandonner à mi-route, de rester le panthéiste qu’il avait toujours été et de vouloir restaurer les dieux païens. Ce dernier reproche lui fut surtout sensible : « Hé quoi ! répondit-il, vous tourner en dérision les confidences que m’ont faites les paysages de mon enfance, les bois, les sources, les nymphes et les vieux dieux expropriés ? » — « Ce sont des sacristains », me dit-il avec bonne humeur, et nous parlâmes d’autre chose.

Vint la guerre de 1914. Pendant quatre ans, Barrès allait écrire tous les jours un article pour glorifier les combattants et raffermir la confiance de la nation. Se représente-t-on quel effort ce fut là pour un homme qui n’était pas naturellement optimiste et devait, aux heures sombres, se ressaisir lui-même ? Dans toute son œuvre il n’est rien dont il était plus fier.

Après la victoire il rêva de créer sur les Marches de l’Est un type humain où se mêleraient harmonieusement latinité et germanie, un type humain pressenti par les rêves des grands Français qui aimaient l’Allemagne, mais se trompaient sur elle parce qu’ils lui attribuent toujours quelques chose qui n’était qu’en eux-mêmes. C’est pour défendre cette idée qu’il fit ses fameuses conférences à l’Université de Strasbourg sur le Génie du Rhin, où il affirme avec force que si, comme le racontent les légendes du Nord, le trésor d’Attila est englouti dans le Rhin, on y trouve plus sûrement encore le trésor de César et des légions de Rome.

Après beaucoup d’hésitations, il s’était décidé à voter la ratification du Traité de Versailles parce que, si incomplet qu’il fût, le traité semblait contenir les germes de grandeur pour le développement d’une libre civilisation européenne. Rêve de poète, disait-on. Mais n’est-ce pas justement là ce que tous les hommes de bonne volonté essayent de réaliser aujourd’hui ?

On me dit que Barrès n’est plus à la mode ! On lui reproche, paraît-il, son goût de la mort, son conformisme, son attirance vers l’Asie, ses regards tournés vers le passé, son incuriosité, ses dédains, que sais-je encore ?... Quelle inconscience et quelle ingratitude ! Est-il un seul écrivain de ce temps qui ait subi son influence, même, et surtout ceux-là qui s’en défendent le plus ? Personne n’aurait été moins étonné que lui de cette désaffection, car il ne se faisait aucune illusion sur le sort qui attend les littérateurs après leur mort, quand ils ne sont plus là pour défendre leur œuvre.

Mais je ne vois aujourd’hui personne qui l’ait remplacé dans le cœur de la jeunesse et soulève son enthousiasme comme fit celui que nous honorons en ce jour, l’illustre enfant de notre ville, Maurice Barrès, cet artiste superbe, ce poète, cette âme, et ce maître de vie.

 

[1] M. Jérôme Tharaud, souffrant, ayant dû se faire remplacer, ce discours a été lu par M. Émile Henriot, de l’Académie française.