Dire, ne pas dire

Les trombes d’eau qu’il a plu, L’idée qu’il m’est venu

Le 4 mai 2018

Emplois fautifs

Nous avons signalé plusieurs fois dans cette même rubrique l’erreur consistant à ne pas accorder certains participes passés qui devraient l’être. Mais cette erreur a son pendant, qui consiste à faire des accords qui n’ont pas lieu d’exister. Cela arrive assez souvent quand des phrases où le pronom il est sujet apparent, comme dans il est venu des gens ou il est arrivé une catastrophe, sont à un temps composé et que le sujet réel est antéposé ; ainsi dans les gens qu’il est venu ne sont pas restés ou la catastrophe qu’il est arrivé les a tous abattus, le pronom relatif qu’, qui reprend les noms « gens » et « catastrophe », n’est pas le complément d’objet direct du verbe, mais son sujet réel. On écrira donc Tous les efforts qu’il a fallu ou Les heures qu’il lui a manqué et non Tous les efforts qu’il a fallus ou Les heures qu’il lui a manquées. Le fait d’accorder ou non le participe permet d’ailleurs de signaler que l’on a affaire à un emploi personnel ou impersonnel de tel ou tel verbe. On distinguera ainsi la tournure impersonnelle du verbe prendre dans l’idée qu’il lui a pris, c’est-à-dire « l’idée qui s’est manifestée soudainement chez lui », de la tournure personnelle dans l’idée qu’il lui a prise, c’est-à-dire « l’idée qu’il lui a volée ».

 

On écrit

On n’écrit pas

Les trombes d’eau qu’il a plu

L’idée qu’il m’est venu

Les trombes d’eau qu’il a plues

L’idée qu’il m’est venue