Gabriel de BROGLIE Élu en 2001 au fauteuil 11

N°700
Grand officier de la Légion d’honneur
Chevalier de l’ordre national du Mérite
Commandeur des Palmes académiques
Commandeur des Arts et des Lettres
Haut fonctionnaire

Biographie

Né le 21 avril 1931 à Versailles. Études au collège des oratoriens à Pontoise. Institut d'études politiques de Paris et ENA (promotion Tocqueville 1960). Il entre au Conseil d'État en 1960 comme auditeur, puis maître des requêtes et conseiller d'État, et, depuis 1999, conseiller d'État honoraire.

Membre de plusieurs cabinets ministériels : jurisconsulte d'André Malraux (1962-1966), conseiller de Jean-Marcel Jeanneney (1966-1968), de Maurice Schumann (1968), de Maurice Couve de Murville (1968-1969), d'Édouard Michelet (1970), d'André Bettencourt (1971).

Pendant dix-huit ans, Gabriel de Broglie se consacre à l'audiovisuel. Il est successivement directeur-général adjoint de l'ORTF (1971-1974), directeur général de Radio-France (1975-1979), président de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), où il succède à Pierre Emmanuel, membre de la Haute Autorité de l'audiovisuel, nommé par le président du Sénat, Alain Poher (1982-1986), membre de la Commission nationale de la communication et des libertés, nommé par le président du Sénat, Alain Poher, élu président de la C.N.C.L. (1986-1989).

Comme historien, il publie biographies et études sur l'orléanisme et le XXe siècle. Comme essayiste, il donne des témoignages sur ses activités, le Conseil d'État, la télévision, la langue française. Il participe, depuis 1981, aux différentes instances de la langue française, Haut Comité (1981-1982), Conseil supérieur (1984, 1986, et depuis 1999) et présidence de la Commission générale de terminologie et de néologie (1996-2006). Passionnément bibliophile, il préside, depuis 1980, la Société des bibliophiles françois et a été élu, en 2003, membre du Roxburghe Club de Londres.

Les ouvrages de Gabriel de Broglie ont été couronnés par l'Académie française, par le prix des Écrivains combattants, par le prix Vauban, par le premier Grand Prix Gobert pour Madame de Genlis, et par le prix des Ambassadeurs pour Guizot.

Il a été élu, en 1997, à l'Académie des sciences morales et politiques, et le 22 mars 2001, à l'Académie française, au fauteuil d'Alain Peyrefitte (11efauteuil), où il a été reçu le 7 février 2002 par Maurice Druon. 

Il a a été élu chancelier de l'Institut de France de 2006 à 2017.

Œuvres

1972 Le Général de Valence, ou l’Insouciance et la gloire (Perrin)

1974 Le Conseil d’État - Ouvrage collectif (C.N.R.S. éditions)

1977 Ségur sans cérémonie, ou la gaîté libertine (Perrin)

1979 Histoire politique de la Revue des deux mondes de 1829 à 1979 (Perrin)

1981 L’Orléanisme ou la ressource libérale de la France (Perrin)

1982 Une image vaut dix mille mots - Essai sur la télévision (Plon)

1985 Madame de Genlis (Perrin)

1987 Le français pour qu’il vive

1990 Guizot (Perrin)

1991 La Vraie Madame Gervaisais - Introduction et présentation (Société des Bibliophiles françois)

1995 XIXe siècle, l’éclat et le déclin de la France (Perrin)

2000 Mac-Mahon (Perrin)

2001 Le Droit d’auteur et l’Internet (PUF)

2011 La Monarchie de Juillet 1830-1848 (Fayard)

2017 Impardonnable 20e siècle (Tallandier)

Discours et travaux académiques

Discours de réception, et réponse de M. Maurice Druon, le 7 février 2002

Senghor ou la nécessité de la langue française. Séance publique d’hommage à Léopold Sédar Senghor, le 5 mars 2002

Guizot. Communication à l’Académie des Sciences morales et politiques, le 17 janvier 2004

La langue du Code civil. Discours pour la célébration du deuxième centenaire du Code civil, le 15 mars 2004

Bicentenaire de la naissance de Tocqueville. Tocqueville et l'histoire. Séance interacadémique, le 13 juin 2005

Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l'Institut de France, le 14 juin 2006

Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l'Institut de France, le 13 juin 2007

Rencontre des Académies européennes à l’Institut de France. Discours d'introduction, le 22 octobre 2007

Le retour de la philanthropie. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 11 juin 2008

Le métier de mécène. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 10 juin 2009

Les choix des mécènes. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 9 juin 2010

L’Institut de France et les académies au XXIe siècle, traditions et nouveaux enjeux. Conférence à l’Exposition universelle de Shanghai, pavillon français, le 24 septembre 2010

Les nouveaux défis de l’éducation. Discours d’ouverture de la séance solennelle de l’Institut, le 1 mars 2011

Mécénat sans frontières. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 8 juin 2011

Entrée de la lettre de Descartes à la bibliothèque de l'Institut. Discours d'accueil, le 15 juin 2011

Save the date, le 3 novembre 2011

Le rôle social du mécène. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 9 juin 2012

Les nouvelles valeurs de la philanthropie. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 5 juin 2013

L’institution académique des sciences morales et politiques. Communication à l’Académie des Sciences morales et politiques, le 6 janvier 2014

Entrée du manuscrit de la Lettre sur l'Institut de Chateaubriand à la bibliothèque de l’Institut. Discours d’accueil, le 27 mars 2014

L’engagement de l’Institut de France en matière de fondations. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 4 juin 2014

La terminologie de la langue française, le 14 décembre 2014

La beauté de la langue française, le 15 décembre 2014

Les industries du langage, le 16 décembre 2014

Hommage à Jean-Pierre Angremy, le 16 décembre 2014

Le rôle des fondations dans le développement de la recherche scientifique. Allocution prononcée à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, le 22 mai 2015

Le partage des richesses. Discours prononcé lors de la remise des Grands prix des fondations de l’Institut de France, le 3 juin 2015

Distribution des prix et symboles, le 8 juin 2016

Dictionnaire, langue et société, le 4 octobre 2016

Mot attribué lors de l’installation

Rapport :

n. m. Revenu, ce que produit une chose. Ce champ, cette vigne, ce pré est d'un grand rapport, d'un bon rapport. Cette terre est de meilleur rapport que l'autre. Être en rapport, en plein rapport, se dit d'une Propriété, d'un champ, etc., qui rapporte, qui produit autant qu'on le peut désirer. On dit, dans le sens contraire, N'être pas encore en rapport en parlant de Ce qui ne produit pas encore tout ce qu'on espère en tirer par la suite. Cette vigne n'est pas encore en rapport. Fam., Cette place, cet emploi est de grand rapport, d'un grand rapport, d'un bon rapport, Les profits, les émoluments de cette place, de cet emploi sont considérables. 

Rapport signifie aussi Récit, témoignage. Il a fait un fidèle rapport de ce qu'il a vu. Rapport faux, inexact. Le fait est vrai, si j'en crois le rapport de mes yeux et de mes oreilles. Les choses se sont ainsi passées, au rapport même de son ennemi. Il ne faut pas s'en fier au rapport de cet homme, il est trop intéressé dans l'affaire. Je m'en tiens à son rapport. Suivant son rapport, selon son rapport, d'après son rapport, la chose s'est passée ainsi. Au rapport de tel chroniqueur. Il se dit aussi des Récits qu'on fait, par indiscrétion ou par malignité, de certaines choses que l'on prétend avoir vu faire ou entendu dire. Faire de faux rapports, de mauvais rapports. Ajouter foi aux rapports. Aimer à faire des rapports. On les a brouillés ensemble par de faux rapports. Il se dit également du Compte qu'on rend à quelqu'un de quelque chose dont on est chargé. Je ne manquerai pas d'en faire rapport à l'Assemblée des actionnaires. Il en a fait son rapport. Le rapport que fait le capitaine d'un navire à son retour de voyage. Le rapport d'un officier de police. En termes militaires, Rapport journalier et absolument Rapport, Compte rendu des diverses opérations effectuées chaque jour dans l'unité : mutations, punitions, demandes, etc. Aller au rapport. En termes deChasse, Faire le rapport, faire son rapport, Rendre compte de la quête qu'on a faite et du lieu où est la bête qu'on a détournée. Le lieutenant de la vénerie n'a pas encore fait son rapport. Dès que le valet de limier eut fait son rapport.

Rapport désigne particulièrement l'Exposé qu'un juge fait d'un procès devant les autres juges d'un même tribunal.Mon procès est au rapport de tel conseiller. Faire le rapport d'une affaire, d'un procès. L'affaire a été jugée au rapport de tel conseiller. Lire un rapport. Ouï le rapport. Il se dit aussi de l'Exposé dans lequel on rend compte d'un travail, d'un examen particulier fait par un comité, par une commission. Faire un rapport sur des pétitions, sur un projet de loi. Le rapport sur le budget. Le rapport de la commission lui fut très favorable. Les conclusions d'un rapport. On a ordonné l'impression de ce rapport. Il se dit également du Témoignage que rendent, par ordre de justice ou autrement, les médecins, les chirurgiens, les experts. Suivant le rapport des médecins. Au rapport des chirurgiens. Selon le rapport de cet architecte, cette maison ne menace pas ruine. Juger sur le rapport des experts, sur rapport d'expert. Homologuer un rapport d'expert. 

Rapport signifie encore Convenance, conformité, analogie. La langue italienne a grand rapport, a un grand rapport, de grands rapports avec la langue latine. Il y a un grand rapport de vues entre ces deux hommes. Il désigne aussi une Sorte de liaison, de connexion, de relation que certaines choses ont ensemble. Expliquez-moi le rapport que ces deux affaires ont ensemble. Ce que vous dites aujourd'hui n'a aucun rapport avec ce que vous disiez hier. Vous parlez là de choses qui n'ont aucun rapport entre elles. Cela n'a point de rapport, n'a pas rapport à ce que je vous dis. À quoi cela a-t-il rapport? Ces deux sciences ont un grand rapport entre elles. Rapports de convenance, de disconvenance, de similitude, de différence. Il se dit particulièrement de l'Accord, de la correspondance plus ou moins exacte des diverses parties d'un ouvrage, d'un tout. Le style de cet ouvrage n'est pas en rapport avec le sujet, avec les idées. Sa dépense n'est pas en rapport avec sa fortune. Il se dit encore de la Relation des choses à une fin, de leur tendance vers un but. Les actions humaines sont bonnes ou mauvaises, selon le rapport qu'elles ont à une bonne ou à une mauvaise fin. On dit en ce sens : Toutes les actions d'un chrétien doivent être faites par rapport à Dieu, Elles doivent se rapporter à Dieu comme à leur fin dernière. Cet homme ne fait rien que par rapport à lui, que par rapport à ses intérêts, Il ne fait rien qu'en vue de ses intérêts, de ses propres avantages. Il a fait cela par rapport à vous, par rapport à telle chose, En vue de vous obliger, de vous plaire, dans l'idée d'obtenir telle chose, de réussir dans telle affaire, etc. 

Rapport se dit également des Relations que les hommes ont entre eux. Rapports de commerce, d'intérêt, de parenté, d'amitié, de confraternité. Je n'ai jamais eu aucun rapport avec lui. Mettre une personne en rapport avec une autre, Faciliter, donner à une personne les moyens de conférer, de s'entendre avec une autre. Absolument,Avoir des rapports avec une personne, Avoir un commerce intime avec elle. 

Rapport, en termes de Grammaire, se dit de la Relation que les mots ont les uns avec les autres, dans la construction. Le rapport de l'adjectif au nom. Le rapport du participe passé au nom qui le précède. En termes deMathématiques, il désigne le Résultat de la comparaison de deux quantités. Le rapport de deux grandeurs est le nombre par lequel il faut multiplier la seconde pour obtenir la première. Le rapport de six à douze est le même que celui de trois à six. En termes de Jurisprudence, il désigne l'Action par laquelle celui qui a reçu une somme, une terre, etc., la rapporte à la masse de la succession pour faire compte au partage. Ordonner le rapport. Il avait reçu cent mille francs, il a été obligé au rapport. Les fruits de la chose donnée ne sont point sujets à rapport. On dit aussi : Rapport à la succession, rapport à la masse. En termes d'Administration, il se dit de l'Action par laquelle un comptable rapporte la somme qu'il a mal à propos portée en dépense. Toute dépense rejetée soumet le comptable au rapport de la somme. 

Rapport se dit en outre d'une Vapeur incommode, désagréable, qui monte de l'estomac à la bouche. Un rapport aigre. Avoir des rapports. Il est familier. Il se dit encore dans quelques expressions où il a des significations différentes : Terres de rapport, Terres qu'on est allé prendre dans un lieu, pour les apporter dans un autre. Cette terrasse n'est pas solide, elle n'est que de terres de rapport. Pièces de rapport, Petites pièces de diverses couleurs, soit de métal, soit de bois ou de pierre, que l'on assemble et que l'on arrange sur un fond, pour représenter certaines figures. La mosaïque est un ouvrage de pièces de rapport. Un pavé de marbre par pièces de rapport. Il se dit figurément en parlant d'un Ouvrage de l'esprit composé de choses prises çà et là. Cette comédie est un ouvrage de pièces de rapport, où rien n'appartient à l'auteur. 

Par rapport à loc. prép. Pour ce qui est de, quant à ce qui regarde. Par rapport à lui. Par rapport à moi. Par rapport à cela. Il signifie aussi Par comparaison, en proportion de. La terre est très petite par rapport au soleil. 

Sous le rapport de, loc. prép. Au point de vue de, eu égard à. Cette voiture est excellente sous le rapport de la commodité, de la vitesse. On dit de même : Sous ce rapport, sous tous les rapports.